Au-delà d’être majoritaires sur les listes des candidats inscrits au Baccalauréat de ces dernières années, les filles sont arrivées en tête au centre d’examen du Collège d’enseignement moyen (Cem) Thiaroye 44 en banlieue dakaroise, abritant le jury 1110.
Dans les trois séries, j’ai constaté que les premiers du centre étaient des filles et c’est normal. Maintenant, on est habitué à ce fait, commente le président du jury 1110, Oumar Ibn Khatab Cissé qui est le premier à donner les résultats de son centre. Cette zone de Thiaroye abrite trois centres. Il s’agit notamment du Lycée Thiaroye qui a le plus grand nombre de candidats, du Cem Martyrs et du Centre Thiaroye 44. Dans ce dernier centre, il y a trois séries pour le jury 1110. Trouvé dans son bureau, le président M. Cissé s’occupe déjà des relevés de notes des candidats admissibles.
Devant son ordinateur, il demande aux candidats qui doivent faire le second tour de lui donner leur numéro de table afin qu’il puisse leur fournir ce document qui leur permettra de choisir les matières pour le deuxième tour.
Interpellé sur les statistiques, il informe que pour la série L’1, il y a 19 admis d’office sur 127 candidats, soit un taux de 14,79 %. Il y a 49 admis au second tour. Ce qui fait pour la L’l, un taux de 38,58%. Par rapport à la série L2, nous avons 200 candidats et 25 sont passés d’office, soit un taux de 12,5%. Nous avons 51 candidats qui doivent faire le deuxième tour. Ce qui donne un taux de 25,5%, renseigne M. Cissé. Enfin, pour la série S2, a-t-il dit, il y avait 100 candidats parmi lesquels 46 sont passés au premier tour. Ce qui fait un taux de 46% et 27 doivent passer le second tour. Ce qui fait un taux de 27%.
Par rapport aux mentions, Oumar Ibn Khatab Cissé renchérit que pour la série L’l, il y a 7 garçons admis d’office avec tous des « mentions passables » et 12 filles parmi lesquelles, onze ont eu une « mention passable » et la première du centre est une fille avec une « mention assez-bien ». Concernant la série L2, renseigne M. Cissé, il y a eu 10 garçons admis d’office et 15 filles. Chez les garçons, neuf ont une << mention passable » et un a obtenu assez-bien ». Chez les filles, il y a 11 « mentions pas- sables et 4 « mentions assez- bien ». Là aussi, la première du centre est une fille. Une longue attente angoissante
Concernant la série S2, précise M. Cissé, le jury a obtenu 21 admis chez les garçons et 25 chez les filles. Parmi les admis, il y a 15 mentions passables », pour les garçons dont 4 assez- bien et deux mentions bien ». Pour les filles, il y a 16 admises avec la mention passable », 7. mentions assez-bien, une mention bien et une mention très bien ».
Devant le portail principal du lycée de Thiaroye, l’ambiance est toute autre. Les candidats sont assis par terre, sur les abords des cocotiers plantés devant l’établissement. Ils occupent, avec les accompagnants des malades, l’espace qui leur est réservé, devant le Centre hospitalier national de Pikine, sis au Camp militaire de la zone, en face du lycée. Pour la plupart, l’angoisse se lit sur les visages. L’attente semble être longue et les candidats sont déterminés. Présents sur les lieux depuis le matin, ils veulent connaître le fruit de leurs neuf mois de la- beur et la fine pluie qui s’abat sur eux en cette matinée, notamment entre 11h30 et 12hne semble guère les décourager. Leur seul souci reste les résultats du premier tour du Bac. Les plus impatients s’aventurent devant la porte principale du lycée où ils sont bloqués par le gardien qui leur interdit d’accéder à l’intérieur.
Certains parents n’ont pas voulu rater ce rendez-vous si important pour les enfants. C’est le cas de cette dame, Aminata Ndiaye. Assise au pied d’un poteau électrique, elle semble vivre l’émotion en même temps que sa fille. Je suis venue assister ma fille. Elle a durement travaillé pendant toute l’année et aujourd’hui, je trouve nécessaire d’être à ses côtés et l’assister quel que soit le résultat, lance- t-elle. Avant d’être interrompue par sa fille qui lui demande d’aller à l’intérieur car le portail venait de s’ouvrir. Malheureuse- ment, c’était une fausse alerte car, il sera aussitôt refermé devant cette masse de candidats et parents, tous impatients.
Au bout d’une trentaine de minutes, on entend des cris par ci et là. Les sms commencent à tomber. Moustapha fait partie des premiers à en recevoir. Et ses cris de joie ont alerté l’assistance. Entouré de ses amis, il sautille quelques minutes avant de s’adresser à nous. Alhamdoullilah ! Je viens de décrocher mon Bac au premier tour. Je rends grâce à Dieu. Je dois informer ma mère tout de suite, confie-t-il tout souriant. À la question de savoir pourquoi il a pensé à sa maman aussitôt, Moustapha rétorque avant de s’éclipser : « Ma mère s’est trop sacrifiée pour me payer mes études. Donc, je dois l’informer en premier. Elle est à Guédiawaye et j’y vais de ce pas ». Après ces moments d’agitation, le calme est revenu et la porte principale du lycée s’ouvre et se referme aussitôt faisant monter l’adrénaline du côté des candidats qui vivront ainsi l’at- tente des résultats jusqu’à 14h30, sans la délibération définitive des résultats. Et là encore, tout d’un coup, ce sont des séries de cris. Dehors, un autre jury vient d’envoyer par Sms des résultats.
Le soleil